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Le cauchemar de Nova : les survivants du festival attaquent l'État d'Israël dans le cadre d'une vaste action en justice

Des personnes visitent le site du massacre du festival de musique Nova, à Re'im, près de la frontière entre Israël et la bande de Gaza, le 31 décembre 2023. (Photo : Yonatan Sindel/Flash90)

L'ampleur de la mort et de la dévastation causées par l'attentat du Nova Music Festival, le 7 octobre 2023, est difficile à comprendre.

Quelque 364 personnes ont été assassinées lors de cet événement en plein air près du kibboutz Re'im, auquel participaient 3 500 fêtards, soit près d'un tiers des 1 200 personnes tuées par les terroristes du Hamas lors de leur invasion massive du nord-ouest du Néguev. De nombreuses personnes ont été blessées et au moins 40 ont été enlevées et emmenées à Gaza en tant qu'otages. De nombreux cas de viols et d'abus sexuels, y compris de viols collectifs, ont été signalés.

L'attaque du Hamas a révélé d'importantes lacunes dans les services de renseignement israéliens, le gouvernement n'ayant pas pris de mesures préventives malgré de nombreux avertissements. L'incapacité à saisir les capacités et les intentions du Hamas peut être due à des hypothèses dépassées, qui ont nourri un sentiment erroné d'invincibilité. Les responsables israéliens ont perçu le Hamas comme une menace contrôlable, sous-estimant son engagement dans la violence et ses ambitions génocidaires.

Le bilan juridique

Le nombre effarant de morts à Nova a incité les survivants et les familles à demander des comptes aux forces de I'IDF, au Shin Bet et à la police nationale. Quarante-deux survivants ont déposé une plainte historique de 200 millions de shekels (environ 55 millions de dollars), invoquant la négligence grave qui a permis le massacre.

La pétition affirme qu'"un simple appel téléphonique des responsables des FDI au commandant du festival pour l'avertir des risques aurait pu sauver des vies en provoquant la dispersion immédiate des participants". Elle souligne que l'officier des opérations de la division de Gaza s'est explicitement opposé à l'organisation de l'événement, soulignant les problèmes de sécurité et la manière de couvrir l'événement alors que les soldats seraient en congé pour la fête de Simchat Torah. Malgré ces avertissements, l'autorisation a été accordée.

L'action en justice allègue également que les ressources allouées à la sécurité ont été insuffisantes, les effectifs et l'équipement de la police étant inadéquats compte tenu de la demande. Dans l'ensemble, les allégations font état d'une incapacité déconcertante à prendre des mesures décisives et préventives, car ni les FDI ni la police n'ont fait part des problèmes de sécurité aux 3 500 participants du Nova, alors que les inquiétudes grandissaient. Même si des infiltrations terroristes ont été signalées, aucun ordre n'a été donné de fermer le festival et d'évacuer les civils à l'extérieur du site.

Une action en justice sans précédent à une époque sans précédent

S'il aboutit, le procès, d'une valeur de 200 millions de shekels, constituerait la plus importante action en justice jamais intentée en Israël contre l'État et les services de sécurité. Les FDI, la police nationale et le Shin Bet font l'objet d'un examen minutieux pour les négligences qui ont permis la catastrophe.

Une phrase particulière de l'action en justice donne une idée de ce que ressent le grand public israélien ces jours-ci : "L'action en justice précise explicitement que son objectif n'est pas de remplacer la future Commission nationale d'enquête. Au contraire, elle se concentre spécifiquement sur les omissions et les négligences qui ont conduit à la fête. Cela inclut l'examen minutieux du processus d'approbation et d'autorisation, ainsi que l'absence d'ordre de dispersion des participants à la fête de Nova vers leurs domiciles, malgré les notifications reçues."

La pétition des victimes est imprégnée du désir non dissimulé d'obtenir des réponses concernant les défaillances des services de renseignement du festival Nova. Plus largement, elle résume un pays aux prises avec une vulnérabilité traumatisante au lendemain d'un attentat qui a ébranlé la conscience nationale.

On ne peut que se demander si les États qui soutiennent le terrorisme du Hamas - l'Iran et le Qatar - ne devraient pas en supporter les coûts financiers plutôt que les contribuables israéliens. Après avoir financé et armé le Hamas pendant des années, l'Iran et le Qatar pourraient raisonnablement être considérés comme moralement responsables de la dévastation causée par l'attentat. Peut-être ces bienfaiteurs du terrorisme, et non les citoyens israéliens, devraient-ils à juste titre couvrir les dommages subis par les survivants.

Mais pour l'instant, la réalité reste que l'action en justice sans précédent des familles de Nova place les projecteurs sur la responsabilité de l'establishment sécuritaire israélien. Le procès pour négligence, d'un montant de 200 millions de shekels, garantit un examen approfondi et un bilan des échecs institutionnels honteux qui ont permis à la tragédie nationale de se dérouler.

Alors que de multiples erreurs se combinent pour former une attaque traumatisante qui enflamme la conscience israélienne, des questions difficiles se posent quant à la manière dont de tels désastres stupéfiants ont pu se produire.

Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.

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